Partie 3

Une pleine intégration
internationale

La coopération internationale est inhérente à l’activité de tout service météorologique et climatique, dans la mesure où l’accès aux données produites dans le monde entier est une condition indispensable à leur fonctionnement. En outre, les activités de recherche s’inscrivent le plus souvent dans un contexte international. Météo-France attribue donc à la coopération une importance de premier plan, particulièrement au niveau européen mais aussi au niveau mondial.

En Europe, la coopération entre Services météorologiques nationaux (SMN) est structurée autour de trois entités : deux organisations intergouvernementales, l’Organisation européenne pour l’exploitation de satellites météorologiques (EUMETSAT) et le Centre européen de prévisions météorologiques de prévisions météorologiques à moyen terme (CEPMMT), et le groupement d’intérêt économique EUMETNET qui regroupe 31 SMN. Météo-France contribue très activement à la gouvernance et aux travaux de ces organismes, dont les trois directeurs actuellement en exercice sont d’ailleurs issus de ses rangs.

Au niveau mondial, la contribution de Météo-France se fait principalement via l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Les priorités de l’OMM, pleinement en phase avec celles de la France, portent sur le changement climatique, la réduction du risque de catastrophes et le soutien au développement des capacités des pays en développement. Les activités de Météo-France au sein de cet organisme sont à la fois importantes et diversifiées, grâce à la mobilisation d’experts pour participer à divers activités opérationnelles ou de développement. L’établissement assume en outre, sous l’égide de l’OMM, diverses missions opérationnelles et/ou de coordination à l’échelon régional. C’est le cas, par exemple, de sa Direction interrégionale océan Indien (DIROI) qui, en tant que Centre météorologique régional spécialisé cyclones (CMRS), réalise pour le compte d’une quinzaine de pays de l’océan Indien la surveillance opérationnelle du développement et du déplacement des systèmes dépressionnaires tropicaux.

David Goutx, président du Comité des cyclones tropicaux de l’OMM pour le sud-ouest de l’océan Indien

Photographie David Goutx
David Goutx. © Météo-France, Jean-François Boyer.

David Goutx, directeur de la DIROI, a été nommé en mai 2016, pour une durée de 4 ans, à la présidence du Comité des cyclones tropicaux pour le sud-ouest de l'océan Indien. Ce comité regroupe les responsables des services météorologiques des îles directement menacées par le risque cyclonique (Comores, France, Maurice, Seychelles) et de la plupart des pays d'Afrique australe directement ou indirectement concernés (Mozambique, Afrique du Sud, Botswana, Kenya, Lesotho, Malawi, Swaziland, Tanzanie, Zimbabwe). Ses réunions sont l'occasion de revenir sur les événements météorologiques et cycloniques et les difficultés rencontrées en matière de prévision ou de gestion du risque, afin d'améliorer les procédures de coopération régionale et de réactualiser le Plan d'opération.

Gestion des événements météorologiques extrêmes aux Antilles : renforcement de la coopération

Météo-France et la Caribbean Meteorological Organization (CMO) ont signé le 21 juin, au siège de l’OMM, une convention-cadre visant à renforcer la coopération régionale dans la Caraïbe sur la météorologie, le climat et les risques météorologiques.

Cette convention va notamment donner à la Direction Antilles-Guyane de Météo-France un cadre de travail, supervisé par l'OMM, pour la mise en œuvre d'un projet visant à améliorer l'anticipation et la gestion des épisodes de temps sévères sur les Antilles, de Trinidad jusqu'à Haïti. À l'instar du National Hurricane Center (NHC) de Miami pour la prévision des cyclones et la coordination des alertes lors de menaces cycloniques dans la région, le centre Météo-France de la Martinique abritera, au Lamentin, un centre météorologique régional spécialisé. Ce dernier fournira un cadrage régional et un soutien continu à la gestion des épisodes de temps sévères, en coopération avec le NHC. L'objectif est de s'assurer que chaque pays ou territoire menacé aura connaissance du danger et pourra ainsi s'organiser.

Programme européen Copernicus : Météo-France contribue aux volets atmosphère, climat et milieu marin

Carte de prévision de la teneur en ozone atmosphérique
Prévision de la teneur en ozone atmosphérique, en μg/m3 (7 février 2017).

Le programme européen Copernicus vise à mutualiser entre les États-membres les compétences et les observations in situ et celles issues des satellites sur l'environnement et la sécurité, afin de construire des « services d’intérêt général européen, à accès libre, plein et entier », au bénéfice des politiques environnementales et des citoyens.

Copernicus livrera d’ici 2020 des données opérationnelles et des services d’informations sur six domaines thématiques : surveillance de l’atmosphère, surveillance des terres, surveillance du milieu marin, gestion des urgences, changement climatique et sécurité.

Météo-France est engagé sur trois volets :

  – Atmosphère

L’établissement, avec l’INERIS, pilote les services de prévisions et d’analyse de la qualité de l’air en Europe et contribue aux travaux de recherche visant à développer et à améliorer différentes composantes des services. Depuis juin 2016, un nombre conséquent de données et près de 800 produits (prévisions horaires pour 10 polluants à 4 jours d’échéance, analyses pour le jour passé et réanalyses annuelles) sont accessibles sur www.regional.atmosphere.copernicus.eu.

  – Changement climatique

Météo-France fournit des prévisions saisonnières globales et contribuera au développement de nouveaux produits de prévisions saisonnières, notamment d’occurrence de phénomènes extrêmes.

  – Milieu marin

Le Copernicus Marine Service vise à fournir un accès libre et gratuit à des données sur l’état physique de l’océan, sa dynamique et sur les écosystèmes marins du globe et des mers européennes, en surface comme en profondeur. Mercator Océan, filiale de Météo-France, coordonne ce volet sur la zone océanique européenne. Météo-France apporte en outre son savoir faire en matière de modélisation des vagues.

Météo-France mobilisé aux côtés de l’Institut national de la météorologie de Tunisie

L’Institut national de la météorologie de Tunisie (INM) et Météo-France ont toujours entretenu des liens très étroits, tant en matière de formation que de recherche sur les modèles de prévision numérique du temps et du climat.

En 2015, Météo-France a été retenu dans le cadre d’un appel à propositions de la Commission européenne – financé par elle à hauteur d’1,35 M€ – pour l’appui institutionnel au renforcement des capacités de l’INM.

Démarré en octobre 2015, ce projet s’inscrit dans la nouvelle stratégie de l’INM qui vise à rénover ses infrastructures techniques et à moderniser ses modes d’organisation et de fonctionnement pour lui permettre de satisfaire pleinement les attentes de ses bénéficiaires.

Novatrice, cette initiative de grande ampleur couvre l’ensemble des domaines d’activités d’un service météorologique. Outre le détachement d'un ingénieur météorologue au sein même de l’INM, elle mobilise au sein de Météo-France une trentaine d’experts et, au-delà, tout le savoir-faire de l’établissement. En 2016, plus de 50 missions et de 150 jours d’expertise publique ont été accomplis par les agents de Météo-France au profit de l'INM.

 

Chiffres clés Météo-France avec l'INM de Tunisie

Météo-France à la COP22

Affiche de la COP 22

Quelques jours après l'entrée en vigueur de l'Accord de Paris, Marrakech a accueilli, du 7 au 18 novembre, la 22e session de la Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP22). Météo-France y a participé dans le cadre d'une conférence en zone bleue sur le thème : « Cycle de l'eau et changement climatique, de la compréhension des phénomènes jusqu'aux services climatiques ». Véronique Ducrocq et Maryvonne Kerdoncuff, climatologues, ont présenté les recherches conduites sur la compréhension et la modélisation du cycle de l'eau, en soutien au développement des services climatiques, notamment au sein du projet international HYMEX sur le cycle de l'eau en Méditerranée.

 

 

Météo-France à la COP22