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Innover dans la collecte
et l'exploitation des données

Le système d’observation renouvelé et étendu

Le radar mis en service sur les hauteurs du golfe d’Ajaccio, le 14 décembre 2017. © Météo-France.
Le radar mis en service sur les hauteurs du golfe d’Ajaccio, le 14 décembre 2017. © Météo-France.

Le maintien en condition opérationnelle d’un réseau d’observation s’accompagne de programmes pluriannuels de jouvence des systèmes afin d’anticiper les obsolescences programmées et réduire les coûts de possession en rationalisant les systèmes. Le renouvellement du réseau de surface s’est poursuivi en 2017 avec le déploiement de 140 stations automatiques de mesure au sol Mercury et le remplacement progressif des anémomètres mécaniques par des capteurs vents ultrasoniques. Cette action se poursuivra en 2018 et sera complétée par le début de l’automatisation du Réseau climatologique d’État (RCE). L’automatisation du RCE consiste à remplacer le relevé manuel quotidien réalisé par des opérateurs bénévoles par des stations automatiques deux paramètres : température et précipitations.

Le réseau radar, en expansion depuis trente ans, a atteint son dimensionnement cible avec 40 appareils déployés en métropole et dans les territoires ultramarins. Deux nouveaux sites radars ont été créés en 2017, l'un à Saint-Rémy (bande X) et l'autre à Ajaccio (bande C), pour compléter ce réseau. Le programme de jouvence du réseau radar est engagé au rythme du remplacement d’un à deux radars par an. En 2017, le radar de Nancy a été remplacé par un radar bande C double polarisation de la société Selex.

La récente automatisation du réseau d’altitude n’a pas encore atteint son dimensionnement cible. Deux nouveaux systèmes de radiosondage automatique seront déployés en 2018 sur l’île de La Réunion au premier semestre et à Tahiti au second semestre. Le réseau de lidar aérosol a quant à lui été déployé en 2016. Le programme de jouvence du réseau d’altitude devrait donc démarrer à l’horizon 2020, afin de remplacer les premiers robots-sondes à l’hélium par des robots-sondes à hydrogène pour réduire les coûts de possession.

Le nouveau logiciel de traitement des données radar

Traitement des données radar lors d’un épisode neigeux : avec l’ancien logiciel SYCOMORE (à gauche) ; avec le nouveau logiciel SERVAL (à droite). © Météo-France
Traitement des données radar lors d’un épisode neigeux : avec l’ancien logiciel SYCOMORE (à gauche) ; avec le nouveau logiciel SERVAL (à droite). © Météo-France

Les radars météorologiques permettent de localiser les précipitations, de mesurer leur intensité en temps réel et fournissent des informations sur leur nature (pluie, neige, grêle…). Depuis fin 2017, le nouveau logiciel de traitement des données radar de Météo-France, baptisé SERVAL (Système d’élaboration des produits radar et de visualisation centralisé) est opérationnel. Ce dispositif permet une évolution majeure dans l’élaboration des produits radar et ouvre la porte à de nombreuses perspectives. Il centralise l’ensemble des données brutes issues des radars déployés sur l‘ensemble du territoire au Centre de prévision du temps de Toulouse. À la clef, une simplification de l’architecture autour d’une chaîne de traitement centrale et la possibilité d’exploiter des données brutes disponibles de façon simultanée et cohérente. Cette nouvelle architecture permettra de prendre en compte facilement les données issues des nouveaux radars (1 à 2 par an) qui seront déployés dans le cadre du programme de jouvence du réseau, et d’améliorer sensiblement la qualité des productions mosaïques (images composites) actuelles. Cette amélioration est particulièrement significative dans la caractérisation des pluies de faible intensité, de la bruine et des événements neigeux. Le système SERVAL améliore sensiblement la description 3D des précipitations en concentrant dans un processus unique l’ensemble des données brutes des radars. Il permettra de développer, à l’horizon 2020, des produits de qualité et à haute résolution issus de cette description 3D, comme l’altitude des noyaux de précipitations.

L'application mobile de Météo-France devient collaborative

Configuration de l'application avec accès aux données d'observation saisies par les autres mobinautes. On note, sur cette capture d'écran du 16 octobre 2017, des pictos « poussières » sur la Bretagne, conséquence des incendies de forêt d'Espagne et du Portugal, ainsi que du sable du Sahara, apporté par le flux de Sud. © Météo-France.
Configuration de l'application avec accès aux données d'observation saisies par les autres mobinautes. On note, sur cette capture d'écran du 16 octobre 2017, des pictos « poussières » sur la Bretagne, conséquence des incendies de forêt d'Espagne et du Portugal, ainsi que du sable du Sahara, apporté par le flux de Sud. © Météo-France.

L’automatisation du réseau d’observation et l’apparition de nouveaux capteurs ont limité la part de l’observation humaine dans la collecte des données météorologiques. Néanmoins, cette dernière reste indispensable, parce qu’elle permet de recueillir en temps réel et à une résolution spatiale importante des informations précieuses pour la validation et l’exploitation des sorties de modèles et les produits « temps réel », et le suivi des phénomènes météorologiques remarquables et de leurs impacts, notamment en cas de vigilance. Météo-France a donc adopté une démarche visant à développer l’observation participative à travers diverses actions, dans ce cadre, l'application mobile de Météo-France s'est ouverte au crowdsourcing en intégrant un module permettant aux mobinautes de saisir leurs observations du temps.

Son déploiement s'est fait de manière progressive en recrutant initialement 10 000 testeurs pour une version béta, avant la mise en production d’une version satisfaisant à la fois l'attente du grand public et les différents besoins de l’établissement :

  • faire remonter vers les prévisionnistes davantage d'observations sur la métropole et l'outre-mer ;

  • accompagner le changement de stratégie sur les observateurs bénévoles ;

  • offrir aux citoyens la possibilité de contribuer à une application qui figure parmi les toutes premières du mobile en termes de consultation, avec plus de 350 requêtes chaque seconde en moyenne.

Cette opération a été couronnée de succès avec plus de 30 000 observations de temps sensible sur un jour, remontées par les mobinautes pour les situations météo les plus perturbées.

Pour en savoir plus : Devenez acteur de la météo.

 

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