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Au service de la navigation aérienne

L'assistance météorologique à la navigation aérienne est l'une des principales missions de Météo-France. Cette assistance est régie depuis le 1er janvier 2005 par les règlements communautaires du « Ciel unique européen » (CUE). Ces règlements, qui s'imposent directement aux États membres de l'Union européenne et aux prestataires de services de navigation aérienne autorisés à opérer dans l'espace aérien de l'Union, laissent la liberté aux États de désigner un prestataire exclusif dans leur espace aérien. Pour la France, Météo-France, prestataire certifié et désigné par l'administration au titre du CUE, est chargé de rendre le service météorologique à la navigation aérienne dans l'espace aérien français.

Il met ainsi en œuvre son expertise en matière d'observation et de prévision, pour fournir aux usagers aéronautiques les informations météo dont ils ont besoin pour assurer la sécurité et la régularité des vols et améliorer leur pertinence et leur performance. L’établissement prépare également l’avenir de la navigation aérienne en maintenant un effort constant en matière de recherche.

En métropole, Météo-France fournit aux aérodromes un service météorologique conforme à la réglementation OACI (Organisation de l'aviation civile internationale) et CUE (messages d'observation et de prévision servant à la planification des vols, messages d'avertissement sur des phénomènes dangereux pouvant affecter l'aérodrome, réponses téléphoniques aux contrôleurs, aux pilotes et aux exploitants d'aérodrome...).

Pour assurer ce service, l'établissement a équipé les aérodromes de stations météorologiques automatiques et de matériels spécifiques (télémètres, diffusomètres, capteurs).

Météo-France développe également différents outils d'aide à la décision destinés aux usagers aéronautiques, contrôleurs aériens, prévisionnistes et usagers aéronautiques, afin de partager en temps réel l'information pour fluidifier l'écoulement du trafic quelles que soient les conditions.

Dans le cadre de la politique communautaire des transports, les objectifs du Ciel unique européen (CUE) à l’horizon 2020 portent à la fois sur la sécurité des vols et sur la contribution à l'efficacité économique du trafic aérien. Pour y répondre, un programme de R&D de grande envergure, appelé SESAR (Single European Sky Air trafic management Research), a été lancé. Il est coordonné par l'Union européenne et Eurocontrol. Météo-France y participe en collaboration avec ses homologues européens pour développer des services météorologiques sans frontière, standardisés, utilisables par l'ensemble des acteurs et disponibles en temps réel au sol et en vol.

Au service de la navigation aérienne

La mise en conformité au Ciel unique européen

En matière de conformité au Ciel unique européen (CUE), la réalisation des plans d’actions correctives suite aux audits réalisés par la Direction de la sécurité de l’aviation civile (DSAC) s’est poursuivie en 2018 avec la levée de certains écarts constatés. En 2018, les audits se sont concentrés sur la maintenance des systèmes d’observation. Des plans d’actions correctives ont été dressés afin d’y remédier et la DSAC les a acceptés.

La participation de Météo-France au programme SESAR

Le programme SESAR (Single European Sky Air trafic management Research), volet technologique de la construction du Ciel unique européen, a pour objectif de moderniser le système de gestion du trafic aérien (ATM) européen en développant de nouveaux concepts opérationnels dans un environnement technologique de nouvelle génération aux standards harmonisés.

La contribution actuelle de Météo-France à ce programme consiste à participer à plusieurs projets de déploiement de solutions technologiques développées et validées lors de la première phase du programme et à contribuer à quelques projets de la seconde phase de recherche appelée SESAR-2020.

L’un des projets de déploiement vise à l’implémentation en opérationnel de processus de production de données harmonisées sur l’Europe renseignant les phénomènes givrage, turbulence, convection et phénomènes hivernaux. Certains flux de données sont maintenant considérés comme quasi opérationnels, par exemple le flux sortant de Météo-France en données turbulence qui a été finalisé en 2018.

Les partenaires du projet ont également débuté la production des jeux de données harmonisées sur des situations météorologiques particulières. Météo-France a par exemple réalisé des tests sur des situations convectives de juin et juillet 2018. L’établissement est en effet en charge de la partie « Convection », qui doit être traitée sous deux aspects : la prévision immédiate et la prévision probabiliste en combinant les systèmes d’ensemble des partenaires.

Dans le cadre du projet 067 basé sur la mosaïque radar 3D européenne, les partenaires européens ont agréé l’organisation et la structure requises pour concentrer les données issues des radars européens, et pour leurs traitements. Des premiers tests de mosaïque radar 3D européenne et de produits dérivés de cette mosaïque permettant de caractériser la convection (y compris en altitude) ont été réalisés.

En parallèle des travaux techniques, les premiers pas vers une définition de la gouvernance de ces nouveaux services de données ont été faits fin 2018 : cycle de vie, gestion des changements, qualité de service, protection des données, etc.

La contribution de Météo-France aux projets SESAR-2020 se fait via des partenariats avec l’industriel Thalès ou avec la Direction des services de la navigation aérienne (DSNA). Elle consiste essentiellement à contribuer à la rédaction des concepts opérationnels appuyant les solutions techniques en cours de développement par les partenaires du projet, pour les aspects météorologiques, et en la préparation des exercices de validation (jeux de données météorologiques nécessaires). En 2018, Météo-France a travaillé à l’élaboration des jeux de données suivants : prévision de probabilité de vent axial ou traversier dépassant certains seuils opérationnels sur l’aéroport de Lyon ; prévisions de phénomènes neige et brouillard avec probabilité associée, aussi pour l’aéroport de Lyon ; prévisions probabilistes de zones convectives sur la France (avec AROME) ou sur l’Europe de l’Est (avec ARPEGE).

Météo-France réfléchit à l’impact du changement climatique sur le transport aérien

Météo-France participe au chantier ICCA (Impact du changement climatique sur l’aviation) qui vise à établir un état des lieux partagé entre industriels, laboratoires de recherche, institutionnels en vue du développement et la mise en œuvre de méthodologies adaptées à l’étude et la quantification des impacts liés aux changements climatiques (CC) sur l’aviation. Ce travail permettra de proposer un plan d’actions dans ce domaine encore mal connu mais dont on pressent qu’il aura des répercussions très importantes sur ce secteur économique majeur et potentiellement sur la sécurité des vols.

Météo-France réfléchit à l’impact du changement climatique sur le transport aérien

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