En améliorant toujours nos moyens d’observation et de prévision
Préalable indispensable à la prévision du temps et à l’étude du climat, l’observation des phénomènes atmosphériques est essentielle pour caractériser le climat passé et futur et pour mieux anticiper les phénomènes météorologiques extrêmes en alimentant des modèles de prévision numérique du temps toujours plus fins.
Une évolution majeure de la précision des modèles de prévision numérique du temps
Depuis le 2 juillet 2019, Météo-France a affiné la résolution de ses modèles. Cette finesse accrue des prévisions qui zooment sur l’Europe et le proche-Atlantique d’une façon inégalée jusqu’à J+4 s’accompagne d’importantes avancées comme la détermination de nouveaux paramètres pour décrire le « temps sensible » (visibilité, type de précipitations, hauteur des nuages) ou l’amélioration sensible de paramètres déjà produits (rafales de vent sous orages notamment). Les changements les plus emblématiques sont des augmentations sensibles de la résolution horizontale des systèmes mondiaux. Ainsi, le modèle Arpege est affiné à 5 km sur la métropole et 24 km dans le Pacifique sud. La formation de structures de petite échelle, comme les fronts ou les nuages associés à des zones de précipitations intenses, est traitée de façon plus réaliste, ainsi que les interactions avec la surface, mieux décrite elle aussi, à travers le relief ou la nature du sol.
Metop-C et Aeolus améliorent la qualité des prévisions
Le 7 novembre 2018 a été lancé, depuis Kourou, le satellite en orbite polaire Metop-C d’Eumetsat, troisième et dernier de la série. Comme ses prédécesseurs toujours disponibles, il emporte un grand nombre d’instruments de mesure dédiés à la météorologie opérationnelle. À l’issue des activités de vérification en orbite menées par Eumetsat, ses premières données ont été progressivement assimilées dans les modèles de Météo-France entre juillet 2019 et janvier 2020 avec un impact notable sur la qualité des prévisions.
Étalonnage des satellites Copernicus : déploiement de 50 bouées dérivantes à haute précision depuis Brest
Météo-France a organisé avec succès le déploiement des 50 premières bouées dérivantes de haute précision destinées à fournir des mesures de référence sur les océans du globe pour étalonner les satellites du programme Copernicus.
Météo-France met en œuvre des bouées dérivantes sur les océans du globe depuis les années 1980, bénéficiant des implantations ultramarines de l’établissement, par exemple depuis La Réunion, en océan Indien (DIROI). Ces développements témoignent de la forte implication continue de Météo-France dans la surveillance de l’océan superficiel et contribuent à la préparation de la Décennie des Nations unies pour les sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030).
L’observation issue d’objets connectés
Pour améliorer sa connaissance des phénomènes météorologiques et progresser dans la prévision de leurs impacts, un partenariat a été consolidé avec l’équipementier automobile Continental pour développer un service d’avertissements météorologiques tirant parti des informations issues des véhicules. Cette collaboration contribue à la démarche globale d’évaluation du potentiel des mesures issues d’objets connectés (voitures, stations météo…) qui a vocation à s’étendre.
La modernisation du réseau climatique d’État
Depuis toujours, Météo-France a recours au service de bénévoles dont la mission est d’observer le temps. Ils le font grâce à un poste climatologique qui peut être installé en ville, à la campagne, dans le jardin d’un particulier, le champ d’un agriculteur ou dans l’enceinte d’une entreprise, etc. Plusieurs fois par jour, ils relèvent les températures et la pluviométrie et décrivent ensuite le temps qu’il fait au moment du relevé. Ces données, une fois transmises à Météo-France, sont intégrées aux autres données d’observation et aident à la compréhension de l’hétérogénéité des climats locaux, elles sont également utilisées pour initialiser et valider les modèles de prévisions climatiques. En 2019, Météo-France a fait évoluer le parc des postes climatologiques et a installé une part de parcs automatisés, notamment en fonction de caractéristiques géographiques locales et de la complémentarité avec le réseau d’observation local. En 2019, 1797 postes climatologiques en métropole et 229 outre-mer composent le réseau avec 1 645 bénévoles localisés sur l’ensemble du territoire. En complément, et afin de renforcer les liens avec les utilisateurs et satisfaire ses besoins en observation météorologique, Météo-France propose sur son application mobile un module permettant aux mobinautes de saisir leurs propres observations du temps. Cette opération de science participative a été couronnée de succès avec plus de 11 000 observations de temps sensible chaque jour en 2019.