Un réseau dédié pour étudier l’îlot de chaleur urbain à Toulouse
En toutes saisons, il fait généralement plus chaud en ville que dans les zones rurales. Lors des épisodes de fortes chaleurs estivales, comme par exemple lors de l’été 2017, cet effet est particulièrement marqué : on observe alors des écarts de températures importants entre les villes et leurs alentours moins urbanisés, surtout pendant la nuit.
La connaissance détaillée du climat urbain et notamment la caractérisation spatiotemporelle de ce phénomène, qualifié d’Îlot de chaleur urbain (ICU), à l’échelle des différents quartiers est un des enjeux majeurs de l’adaptation des villes au changement climatique. Ce sujet a d’ailleurs été versé à l’agenda institutionnel avec l’élaboration en cours des nouveaux Plans climat air énergie territoriaux (PCAET), dont la finalité est la lutte contre le changement climatique et l’adaptation du territoire à ce dernier.
Les travaux de recherche menés par le centre de Recherche de Météo-France sur le sujet depuis plus de 10 ans, notamment sur l’aire toulousaine, ont conduit la communauté urbaine de Toulouse métropole à se tourner vers Météo-France pour le déploiement d’un dispositif de monitoring de l’ICU. Ce réseau, propriété de la communauté urbaine, sera composé prochainement de 60 stations de mesure couvrant l’ensemble de l’agglomération.
Au cours de la vague de chaleur de juin 2017, les 9 premières stations déjà installées ont permis de caractériser en temps réel l’ICU sur l’agglomération toulousaine. Des valeurs remarquables ont été mesurées en journée en centre ville avec jusqu’à 39,8 °C le 22 juin mais aussi la nuit avec une température minimale nocturne de 24,1 °C.
Un indicateur d’intensité de l’ICU a été défini, basé simplement sur l’écart de températures entre le centre ville (deux stations de mesure) et une ville de la 2e couronne toulousaine. Cet indicateur, qui se situe en moyenne autour de +1° C, a souvent dépassé au cours de l’épisode +2 °C à +3 °C la nuit (entre 21 h le soir et 7 h le lendemain matin), avec un record de +4,5 °C le 22 juin à 22 h 15, jour du pic de canicule.
Du point de vue spatial, on constate des différences sensibles entre les différentes communes ou quartiers de Toulouse métropole, en bonne cohérence avec la cartographie de l’ICU établie pendant la campagne CAPITOUL en 2004.