Quels sont les éléments décisifs contenus dans les informations météorologiques fournies en cas de crise comme celle du mois d’octobre 2020 avec l’épisode méditerranéen exceptionnel qui a frappé les Alpes-Maritimes ?
Les éléments météorologiques qui permettent à la Zone d’agir face à un évènement pluvieux de ce type sont plus particulièrement : la zone géographique impactée, même s’il est difficile de disposer d’une précision départementale ; l’intensité des précipitations (mm/h) et la temporalité (début/fin) ; la possibilité de stationnarité et de régénération de la perturbation (épisode méditerranéen).
En quoi l’anticipation du phénomène a-t-elle orienté la mobilisation des services de l’État et quelle amélioration dans la chaîne d’alerte serait-il intéressant à mettre en place lorsqu’une telle anticipation n’est pas possible ?
L’anticipation permet de mettre en alerte l’ensemble des services de niveau zonal et de vérifier que l’échelon départemental a bien intégré des mêmes données en vue de sa préparation.
Dans un second temps l’ampleur prévisible du phénomène attendu permet de dimensionner la mobilisation préventive nécessaire au renforcement probable du département en moyens pouvant s’avérer insuffisants ou inexistants. À titre d’exemple pour ce qui concerne l’épisode d’octobre 2020, des moyens de sauvetage en eaux vives terrestres des départements périphériques ont été prépositionnés par la zone au sein même des zones sensibles. Par ailleurs, des hélicoptères de la Sécurité civile et de la Gendarmerie nationale ont été gréés avec des sauveteurs sapeurs-pompiers, et certains d’entre eux ont été rapprochés des zones d’intervention probables afin de pouvoir intervenir immédiatement. Enfin, des moyens de seconde urgence (assistance en cas d’inondations) ont été mis en préalerte afin de pouvoir prendre la route dès que nécessaire.
Lorsque l’anticipation n’est pas possible, il est important de disposer tout de même d’une prévision assortie d’un indice d’incertitude qui permet de préparer un minimum de réponse opérationnelle. Il est plus facile, au moins concernant les moyens devant être disponibles pour effectuer des sauvetages, de les mobiliser à tort plutôt que de devoir les solliciter avec un délai incompatible avec leurs missions.
D’autre part, il est également nécessaire de préciser qu’en cas d’estimation, l’évolution d’une situation, même en dehors d’un rendez-vous météo programmé, est bonne à connaître (T+2h et même T+1h), car ce temps peut être mis à profit pour procéder à une mobilisation lorsque les minutes comptent.
Enfin, en quoi une excellente communication entre les acteurs et des informations sans cesse actualisées constituent des éléments majeurs des prises de décisions dans ces circonstances ?
Elle est importante en ce sens que si la compréhension des phénomènes est partagée, les actions préventives et/ou curatives peuvent être comprises et acceptées. L’effet inverse est que chaque acteur gère la crise dans son secteur sans tenir compte des actions et des besoins des autres. Et ceci que ce soit en liaison verticale entre le niveau national, zonal et départemental ou horizontalement entre les services de l’État et les autres tiers impliqués.