3.1

Vigilant aux côtés de l’État

Dans le cadre de sa mission de sécurité des personnes et des biens dans le domaine civil, Météo-France apporte son soutien aux services de l’État en charge de la sécurité civile, de la prévention des risques majeurs, de la sécurité en mer et de la sûreté nucléaire, ainsi qu’aux services responsables de la gestion des risques sanitaires et environnementaux comme la qualité de l’air ou les pollutions atmosphériques et maritimes.

L’établissement met ainsi notamment en œuvre le dispositif de Vigilance météorologique qui vise à informer simultanément les pouvoirs publics, les médias et la population sur des risques météorologiques potentiels, leurs conséquences attendues et des conseils de comportement adaptés. Grâce à cette information diffusée largement, le grand public peut ainsi devenir un acteur de sa propre sécurité.

La vigilance en 2018

Au cours de l’année 2018, on dénombre 77 épisodes de vigilance orange ou rouge à l’échelle nationale, ce qui approche le record de 2017 (78 épisodes). Ces épisodes ont représenté au total 149 journées distinctes avec au moins un département en orange ou rouge, ce qui constitue un record depuis 2002, première année complète d’existence de la procédure de vigilance météorologique.

Depuis la création de la vigilance en 2001, le nombre annuel d’épisodes de vigilance rouge varie de 0 (2004, 2006, 2007, 2012, 2015) à 8 (2014). En 2018, 6 épisodes ont nécessité un passage au niveau rouge :

  • les 8 et 9 janvier, pour les avalanches sur la Savoie ;
  • les 22 et 23 janvier, pour la crue de la Loue (Doubs et Jura) ;
  • du 28 février au 1er mars, pour la neige sur l’Hérault ;
  • les 15 et 16 octobre, pour les pluies et les crues sur l’Aude ;
  • le 29 octobre, pour le vent violent sur la Corse ;
  • le 9 décembre, à nouveau pour le vent violent sur la Corse.

Si le nombre d’épisodes de vigilance est élevé en 2018, le taux de fausses alarmes* atteint seulement 10 % en 2018 (contre 18 % en 2017) et le taux de cas non détectés** est passé de 2,9 % en 2017 à 1,9% en 2018.

*Fausse alarme : on considère qu’il y a fausse alarme lorsqu’un département a été placé en vigilance orange et que le phénomène météorologique prévu ne s’y est pas produit, ou s’est produit avec une intensité moindre. Cela ne signifie pas que le niveau de vigilance orange ne se justifiait pas au moment de l’évaluation des risques.

**Non-détection : un épisode est qualifié de non détecté lorsque des conséquences significatives sont constatées sur un département non placé en vigilance orange. Les cas de non-détection sont majoritairement dus aux phénomènes orageux, dont la localisation et l’extension géographique restent difficiles à estimer à l’échelle départementale.

Des évolutions pour mieux répondre aux besoins

Des évolutions pour mieux répondre aux besoins

Météo-France s’est engagé dans son Contrat d’objectifs et de performances 2017-2021 (objectif n° 9) à enrichir la vigilance météorologique (informations infra-départementales, extension de sa validité au lendemain), ainsi qu’à améliorer significativement sa lisibilité et sa diffusion. Pour répondre aux attentes des autorités et du public, Météo-France a engagé, en 2017, plusieurs études exploratoires. Des travaux ont été lancés dès 2017 pour définir la future vigilance météorologique à l’échelle infra-départementale et développer les outils permettant de la produire et de la diffuser. En parallèle, les acteurs et gestionnaires de crise, notamment les services de la sécurité civile, ont été consultés sur leurs besoins et les évolutions envisagées. Enfin, deux études de perception du public ont été menées : la première sur la compréhension de la vigilance, la seconde sur le traitement des phénomènes d’inondation et de crues. Ces travaux se sont achevés, fin 2018, avec la validation des principes de la future vigilance infra-départementale par le comité interministériel de pilotage de la vigilance.

La refonte du site Internet de Météo-France permettra de procéder, d’ici à 2020, à une première amélioration de la vigilance à périmètre égal (sans information infra-départementale) en appliquant les recommandations et enseignements des études de perception visant notamment à simplifier, clarifier et rationaliser l’information diffusée, en particulier sur les phénomènes inondation et crue.

Le Comité des cyclones tropicaux se réunit en Nouvelle-Calédonie

La Nouvelle-Calédonie a accueilli, du 23 au 26 juillet 2018, le dix-septième « Comité des cyclones tropicaux » (CCT) pour la région du Pacifique Sud et le Sud-Est de l’océan Indien (région V). Cette réunion est organisée par la Direction interrégionale de Nouvelle-Calédonie sous l’égide de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) dans le cadre du Programme des cyclones tropicaux. Une quarantaine de représentants de pays ou territoires, principalement issus de la région Pacifique, y ont participé.

Tous les deux ans, cet organisme a pour vocation essentielle de réduire les impacts causés par les risques naturels en général sur les populations, et ainsi mettre en place des stratégies et des outils pour atteindre cet objectif. Le CCT est également revenu sur les deux dernières saisons cycloniques (2016-2017 et 2017-2018) et chaque service météorologique a présenté un bilan de la gestion des phénomènes cycloniques qui les ont concernés.

Le dispositif APIC mis à disposition plus largement

En matière de suivi et de caractérisation en temps réel des phénomènes lorsque les événements sont en cours, le dispositif des Avertissements pluie intense à l’échelle des communes (APIC), déployé en 2011, permet d’informer les mairies et les préfectures par des alertes mails et sms lorsque des précipitations exceptionnelles sont observées par le réseau radar de Météo-France sur une commune donnée. Ayant constaté l’apport significatif de cet outil en matière de gestion de crise, le comité interministériel de pilotage de la vigilance a souhaité, en octobre 2018, étendre les possibilités d’abonnement (gratuit) aux communautés de communes et aux grands opérateurs de réseaux. Cette action a donc été initiée en 2018 et son achèvement se prolongera jusqu’en 2020.

©-Meteo-France-Pascal-Taburet

Jumelage entre la Tunisie et la France

Le projet de jumelage entre la France et la Tunisie portant sur l'appui institutionnel au renforcement des capacités de l'Institut national de la météorologie de Tunisie (INM), démarré le 19 octobre 2015 et doté par la commission européenne d'un budget de 1,35 M€, s'est clos le 18 juillet 2018. Un séminaire de clôture a été organisé, en légère avance de phase, le 20 juin 2018.

Entre autres avancées majeures à dénombrer au terme de ce projet qui s'est notamment traduit par la production par la quarantaine d'experts publics de Météo-France de près de 130 rapports d'expertise :

  • la mise en place en vue d'une procédure de vigilance météorologique ;
  • le renforcement de la coopération scientifique dans le domaine des sciences de l'atmosphère ;
  • l'amélioration du service rendu à l'aéronautique ;
  • la préparation de l'impérieuse modernisation des infrastructures techniques ;
  • le renforcement de la dynamique et des capacités managériales.

Météo-France participe au projet GRALLE

Météo-France a participé, du 24 au 26 juillet 2018, en région toulousaine, à une expérimentation française du projet GRALLE (Galileo Based Reliable Automatic and Low Latent Emergency warning service). Ce projet, porté par Thalès Alenia Space et financé par la Commission européenne, vise à étudier l’intérêt et la faisabilité de diffuser massivement les messages d’alerte par satellite, en s’appuyant sur la constellation Galiléo. Ces satellites présentent l’intérêt de ne pas être tributaires du fonctionnement des réseaux terrestres potentiellement exposés aux aléas climatiques dont il s’agit de se protéger. Il serait par ce biais possible de toucher l’ensemble des téléphones portables ou dispositifs d’alertes sur une zone précise pour y informer rapidement les usagers. D’autres essais sur différents scénarios et chaînes d’alerte sont actuellement effectués sur le globe et de nombreux tests, travaux et avancées comme le déploiement opérationnel de Galiléo, l'équipement des téléphones portables des puces adaptées, restent encore nécessaires avant d’envisager un déploiement opérationnel de ce dispositif à l’échelle européenne à l’horizon 2025.

Le 40e comité des ouragans de la région Amériques-Caraïbes s’est tenu en Martinique

Le comité des ouragans de la région IV (Amériques-Caraïbes) a été organisé en 2018 par la France, en Martinique, du 9 au 13 avril 2018. Cette réunion a regroupé plus de trente pays de la région pour tirer le bilan de la saison cyclonique exceptionnelle de 2017 (notamment pour la France les cyclones Irma et Maria), et présenter les évolutions attendues du plan opérationnel coordonné par le CMRS Miami (NHC). Ce comité a permis de présenter la contribution française à la surveillance des cyclones dans la région, au travers notamment des outils numériques AROME et HOMONIM, ainsi que les données sur les effets régionaux du réchauffement climatique. Une session spéciale était également organisée en marge de la réunion pour faire le point sur la mise en place du SWFDP des Caraïbes de l'Est qui sera coordonné par Météo-France pour tous les phénomènes dangereux autres que les cyclones.

Création du compte Twitter @VigiMeteoFrance

Le 30 janvier 2018, Météo-France a lancé la nouvelle version de son compte Twitter @VigiMeteoFrance dédié aux phénomènes météo dangereux. Il relayait jusque-là de manière automatique les passages en vigilance orange et rouge sur le territoire métropolitain. Depuis cette date, ces messages sont complétés par des posts publiés par les prévisionnistes de Météo-France.

Ce suivi temps réel H24, 7j/7 permet de préciser et d’enrichir l’information sur les phénomènes à enjeux : cas avérés de vigilance orange ou rouge mais également phénomènes localisés couverts par une vigilance jaune ou situations propices à l’apparition d’un phénomène dangereux dans les jours à venir (tempête, canicule...). Cette évolution contribue à une diffusion toujours plus large des informations liées aux risques et renforce le lien entre Météo-France et les citoyens.

Le compte @VigiMeteoFrance réunit près de 40 000 abonnés. L’établissement dispose également d’un compte officiel couvrant l’ensemble de ses missions : @meteofrance (102 000 abonnés).

Capture-écran-Twitter

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